Comme « une tristesse main dans la main avec la rêverie », les toiles d’Inès DI FOLCO sont empreintes d’une mélancolie douce et lascive, d’une conscience du temps qui passe.

Inspirée par son voyage au Caire, l’artiste invoque ici la pratique des « portraits du Fayoum » et livre un ensemble d’œuvres telles des icônes, le regard vers l’au-delà. Sur des murs enduits de noir, cet accrochage est une invitation à entrer dans la langueur du soir, au point de bascule du réel au spirituel.

Suspendue au cœur de l’espace, Trois sœurs et un ange est une ode à la nuit. Dans un jeu d’équilibre entre l’éclat des astres et des robes et l’obscurité de l’eau et du ciel, la végétation et les fleurs prolifèrent, l’ocre rougit, les mères trônent et les aïeules veillent.

Une dizaine de toiles autour poursuivent l’évocation de pérégrinations à la manière d’un songe. Des scintillements colorés ressortent sur les fonds sombres et prolongent l’allégresse, la griserie du voyage. Les œuvres jouent d’effets de transparence, expérimentent les superpositions de pigments, les rencontres de matières et de textures.

Le travail d’Inès se construit au cours d’un long processus de documentation et d’enquête, inspiré par la littérature, ses voyages et la musique. Comme des images, les peintures abordent les thèmes de la micro-histoire et des archives, de la mémoire, des cultes et pratiques rituelles dans le monde.