CAMILLE BERNARD – LES MÉANDRES

LES MÉANDRES 

ARTISTE:
CAMILLE BERNARD

DATE: 
21.02 — 05.04

LIEU:
SISSI CLUB, MARSEILLE

GRAPHISME:
MARIE-MAM SAI BELLIER


Pour sa seconde exposition personnelle à sissi club, Camille Bernard invite à sillonner dans les méandres, où corps et paysages cohabitent dans un même élan organique.Ces paysages solitaires ou habités, observés ou traversés, matérialisent un état psychique, une humeur cyclothymique.

Au centre de l’exposition, trois grands portraits issus de la série Paumes capturent des instants de flottement, d’errance. Leurs visages et leurs corps, déformés par les angles de vue, débordant du cadre, semblent suspendus dans un entre-deux où l’apathie précède le mouvement. Ongles, chevelures et cils scintillent sous la lumière, attirant le regard vers leurs démesures.
Dans cet état d’introspection, les personnages se figent tandis que les paysages, en écho à leurs états d’âme, se déploient et se précisent : collines et arbres s’enroulent comme les doigts se tordent. Entre retenue et impulsion, des indices — la peau rosée des joues, le regard lointain, les ombres portées — révèlent un trouble intérieur. Tout autour, la nature oscille entre rêve et réalité.

Avec Éclos, dernière toile de la série, une transformation s’opère : dans un état d’extase, des fragments de paysages surgissent entre les mèches de cheveux, ouvrant la composition vers de nouveaux possibles, plus apaisés, plus sereins. Cette œuvre marque le passage vers une nouvelle série inédite, Méandres, où Camille Bernard donne d’abord à voir des figures en action, glissant d’un territoire à l’autre avec une volonté retrouvée. La forêt devient le refuge d’un monde intérieur, les falaises un seuil entre le tangible et l’imaginaire. Dans Ombrages, un corps camouflé dans un épais manteau se fond dans les ombres des feuillages. Peu à peu, la figure humaine s’efface, jusqu’à disparaître totalement au profit du paysage : des vues de l’environnement quotidien de l’artiste. La peinture, se dénude progressivement de son enveloppe narrative, fabuleuse, pour retrouver une forme de sobriété, de candeur, d’humilité.

Filtrant à travers les feuillages, la lumière salvatrice scande des saisons incertaines, entre printemps et automne, éclaircies et tempêtes. Ce jeu d’ombres et de clartés traduit une attention patiente au paysage, une contemplation qui interroge le geste même de peindre. Comment transformer son regard, retrouver un état de concentration pleinement dédiée ?
Ici, le paysage ne se limite plus à sa fonction décorative et porte désormais sa propre charge émotionnelle, ses tensions. Occupant le centre de l’attention, il se décuple à différentes échelles : dans la continuité titanesque des visages ou en miniature sur de petites cartes en bois, multipliant textures, tonalités, regards. La peinture devient un espace d’exploration physique, lumineux, incarné.

Avec le soutien de la DRAC Nouvelle Aquitaine