Le travail d’Emil DAVID est construit sur un imaginaire rétro-futuriste peuplé d’êtres hybrides et d’anciennes architectures qui parfois fusionnent ; réminiscence d’un univers lointain, uchronique. Dans l’espace, ses céramiques et peintures recréent le décor d’un monde en décrépitude. Des êtres isolés sont mis en scène dans des paysages en ruine. Les couleurs picturales soulignent la torpeur des corps et l’inertie du temps, comme pour mieux signifier un état de disparition. Amphores, jarres, colonnes, les céramiques convoquent des formes antiques.
Elles sont déstructurées, abîmés et raccommodées, façonnées par déchirement, agglomération, collage ou poinçonnage. Ces objets portent la mémoire de ces métiers oubliés et de techniques perdues, négligées. En reproduisant de manière factice, l’usure du temps, l’artiste simule le vestige. Les formes accumulent des traces d’époques passées, présentes, futures, telles des reliques, tandis que les figures sont « enflées », boursouflées, exagérées.
Par la caricature, l’œuvre amène à un point d’équilibre et invite à penser le monde actuel : entre suspicion sociale, politique clivante et écocides, quelles ruines adviendront de notre temps ?