Pour la foire Liste à Bâle (CH), la galerie SISSI club présente une exposition personnelle de Madison Bycroft, intitulée Interior Rhapsody. Travaillant de multiples médiums, Madison Bycroft prend pour point de départ des recherches qui mixent différentes formes de langage et d’écriture, de multiples sources historiques et philosophiques pour créer des installations immersives. Celles-ci traitent de notions de fluidité, de trouble, d’ « opacité » pour reprendre les mots, ici importants, d’Édouard Glissant. Son œuvre théorique et plastique cherche alors continuellement l’insaisissabilité par l’interrogation de la notion de «flottabilité» et «d’anti-portrait».

Cet accrochage propose un ensemble d’œuvres au cœur d’une scénographie évoquant la composition d’une membrane, d’un organe. Le terme « rhapsody », désignant littéralement « une couture de chants », amène Madison Bycroft à relier cette composition sonore — burlesque et parodique — à la suture.

Pour illustrer ces reflexions, et non sans dérision, Madison Bycroft croise ses recherches actuelles sur la figure de l’Augure à des personnages prosaïques comme Arnold Schwarzenegger ou la créature de Frankenstein, à l’iconographique des théâtres anatomiques de la Renaissance, ou au texte de Susan Stryker, My words to Victor Frankenstein. 

À travers cet accrochage, Madison Bycroft questionne ainsi nos (re)compositions anatomiques, nos constructions organiques et sémantiques de l’identité, nos regards sur l’altérité.