À partir de photographies, la peinture de Luisa Ardila se construit comme un collage alliant spatialité et intimité. Ses proches posent avec solennité devant des paysages quotidiens : des fastueuses villas du boulevard Michelet aux calanques de Luminy en passant par le stade de foot du campus universitaire.
Luisa Ardila joue de la superposition d’aplats colorés et de la juxtaposition d’éléments comme plusieurs écrans de projection : là, une architecture, plus loin, un détail et juste ici, frontalement, une présence. Toutefois, si l’œuvre, à première vue, apparaît comme un témoignage, elle dégage en réalité une familiarité tronquée, un souvenir fragmenté.
En étirant la matière jusqu’à obtenir une peinture maigre, l’artiste agit sur notre perception par différents degrés de netteté ; l’identité des personnages-figurants se brouille et les décors se floutent. À chacun de se refaire le film de ces images recomposées.